
Dans mon dernier post je te parlais de notre mortalité et de la mort en général. Je te disais à quel point c’était tabou d’en parler et à quel point les gens se tendent à l’entente de certains mots, comme si le simple fait de les prononcer allait faire arriver les pires malheurs à ceux qui les prononcent.
Tu sais qu’il y a encore plus tabou ? Quelque chose de si impensable, de si inimaginable qu’il est encore plus compliqué de trouver un espace pour en parler.
La mort d’un.e enfant. Qu’il s’agisse d’un.e enfant à naître, d’un.e enfant mort né, d’un bébé parti trop tôt vite… C’est comme si ça allumait une petite bougie chez les gens qu’il fallait éteindre à tout pris tellement ce qu’elle éclaire fait peur. Un.e enfant qui s’éteint ça vient appuyer sur quelque chose de viscéral. Ça rallume des expériences passées, ce bébé qui n’est jamais venu, ce fœtus qu’on a perdu, cette grossesse interrompue, cette date anniversaire qu’on ose pas souhaiter.
Et même si comme moi on a pas eu à faire face au vide laissé par un.e enfant, ça appuie sur les boutons des possibles. Toutes ces fois où le pire a été évité de justesse, la vie rattrapée sur le fil, du bout des doigts, ces moments où le temps c’est figé, où ce n’est pas arrivé…
C’est dur de ne pas souffler sur la bougie de ces parents qui ont perdu leur enfant.
Et c’est bien pour ne pas l’éteindre que quand il y a 4 ans j’ai commencé à accompagner les femmes enceintes j’ai trouvé important de me préparer à cette éventualité. Cette possibilité qu’un jour un.e de mes élèves perde son bébé. J’ai lu les témoignages de ces parents, j’ai pleuré, je me suis documenté sur le processus de deuil et j’ai écouté le podcast « Mortel » dont je te parlais dans mon avant-dernier post. Je tenais vraiment à ce que quand ça arriverait ça ne soit pas tabou, qu’il y ait un espace pour déposer ce qui peut l’être et accompagner du mieux possible les parents concernés.
Malgré tout en dehors de ma capacité à être un être humain, mes compétences s’arrêtent là. Par contre il existe cette fantastique accompagnatrice qu’est Maëlle de chez Naissanciel à Neuchâtel. Elle accompagne toutes les étapes de la conception à la naissance, et même celles qui sont douloureuses. Merci Maëlle pour cet accompagnement nécessaire et cet espace de cœur. 💗