Tu le sais maintenant si tu as lu quelques uns de mes post que la manière dont les êtres humains créent des liens entre eux me fascine.
En ce mois de février c’est « l’amour » qui est mis à l’honneur. Ayant reçu de la pub pour des chocolats en forme de fesses (entre autre) j’en ai conclu qu’au mois février on ne célébrait pas l’amour inconditionnel mais plutôt l’amour charnel… Mais ce n’est que mon ressenti hein. Je ne détiens pas la vérité absolue.
Du coup j’aimerai revenir sur ce grand mot un peu foure-tout « amour ». Parce que vu le nombre de bouquins, films, chansons, poèmes, spécialistes, applications, etc. qui en parle, trouver l’amour c’est top priorité sur la bucket list des êtres humains.
J’ai un peu l’impression qu’on a emprunté un raccourci un peu dangereux lorsqu’il s’agit de relations de couple : amour=attirence physique.
Le nombre de fois où des gens qui ne me connaissent pas ont été surpris que je sois mariée (ou en couple). Une fois j’ai même expliqué à quelqu’un que quand on avait décidé de se marier, je pesais 20 kg de plus. Cette personne a limite été choquée et m’a répondu : « Ho, c’est vraiment l’amour inconditionnel alors ! ».
Tu vois un peu ce que ça a de problématique de voir les choses sous cet angle ?
D’un côté on pense que pour être aimé on doit avoir une apparence normée et de l’autre on pense que si on t’aime malgré tes défauts c’est ça l’amour inconditionnel… Mais on refuse de se révéler à l’autre avec ses défauts donc on est jamais rassuré.e sur le fait qu’il nous aimerait malgré eux.
Je ne sais pas pas toi mais moi ça me semble antinomique comme vision du couple. Ça me paraît problématique, de penser qu’être aimé ne puisse arriver qu’à la condition d’être parfait.e. C’est cette idée poussent les gens à toujours porter le masque de la perfection.
Dans ma tête c’est absolument inconcevable de porter un masque avec la personne qui partage ma vie. J’ai besoin d’être vulnérable, de me montrer toute entière et que l’autre fasse pareil. C’est dans la vulnérabilité que les liens sincères se nouent.
La vulnérabilité c’est notre singularité, c’est ce qui fait de nous ce que nous sommes.
Pourquoi vouloir priver l’autre de la meilleure partie de nous ?

Et puis de toute façon la vie s’écoule, marquant irrémédiablement les corps du temps qui passe.

Et puis quoi ?

On va arrêter de vivre et de s’aimer parce qu’on est trop vieux et trop moche pour ça ?

Je ne crois pas non.

Tu savais que les personnes âgées sont plus heureuses une fois qu’elle sont libérées de la pression sociale d’être désirables ? Tu imagines quelle liberté cela apporte ?

Alors plutôt que la quête d’être aimé de l’autre à tout prix, peut-être qu’on pourrait se mettre en quête de l’amour de soi. Qui je suis ? Qui je suis quand je suis vulnérable ? Est-ce que je peux m’aimer malgré cette vulnérabilité ?

Peut-être qu’alors il sera plus facile de créer du lien.

Je sais que je te dis ça depuis mon petit cocon confortable de femme mariée. Mais crois moi, ça s’applique aussi aux amitiées, aux liens familiaux et ça reste un domaine d’exploration infini me concernant.

Créons du lien avec nous même pour pouvoir créer du lien avec les autres ! Ça te paraît censé ?