Je m’énerve un peu en ce moment. Je râle, je tempête, je peste.
Tu pourrais te dire que c’est bizarre pour une prof de yoga.
Mais je crois ne pas parler qu’en mon nom pour dire que nous les profs de yoga sommes des humains comme les autres… À la rigueur peut être que nous avons un peu plu conscience de nos propres dysfonctionnements. Et encore.
Je suis prof de yoga et je ne vis pas que d’amour et d’eau fraîche. Je ne me nourri pas de prana tel le lichen qui absorbe l’humidité de l’air. J’aimerais bien mais ce n’est pas le cas.
Non, à la place j’ai un corps manifesté dans ce monde qui a comme tout.e un.e chacun.e des besoins et des envies matérielles. Des émotions. Des peurs aussi. Et de l’égo, toujours.
N’allez pas croire que votre prof de yoga est un sage sur qui tout glisse comme par magie. Peut-être qu’il endosse ce costume pour donner ses cours… Mais il suffit de regarder les profs de yoga se contorsionner sur Instagram pour comprendre l’insécurité qui entoure cette profession et à quel point quasi tout le monde s’attache à rentrer dans la case « Ce à quoi un.e professeur.e de yoga doit ressembler ».
Tu sais, trouver sa couleur en tant que « Professeur.e de yoga » ça prend du temps.
Ça me prend du temps de déconstruire cette image et de descendre de l’estrade de la « Professeure » justement pour revenir à ma place (que je n’aurais jamais dû quitter) de « Facilitatrice ». Et tu sais ce chemin je l’ai emprunté grâce à ma mentore Célina Hwang
Sa manière de transmettre les informations et d’offrir des expériences dans ses cours plutôt que des exercices est une source d’inspiration infinie.
Il était grand temps de dépoussiérer la relation Prof-élève et de sortir de la « pédagogie » qui est la science de l’éducation des enfants où en général l’adulte sais et l’enfant se tait (ce qui est tout à fait discutable également), pour rentrer dans l’ère de l’andragogie qui est la science de l’éducation des adultes.
Bien que ce terme m’embête un peu sur le point que son utilisation est masculine parce qu’à l’époque où il a commencé à être utilisé seuls les hommes avaient accès à la formation (et cela exclue les femmes). Peut-être qu’on pourrait utiliser une racine comme « homin-i » pour humain. Ce qui donnerait « hominagogie ». Mais je ne suis pas linguiste hein.
Mais c’est important les mots. Ça raconte des histoires. Ça parle au mental.
Comme l’image que l’on se fait de ce qu’est le yoga.
C’est quoi le yoga en fait ? Une vaste question que j’explorerais éventuellement lors d’un prochain post parce que celui-ci est déjà bien assez long.