Prendre le temps de s’exposer sur les réseaux sociaux n’est pas un acte anodin. Il y a maintenant des personnes qui vivent de leur visibilité sur les réseaux sociaux et c’est devenu un vrai métier.
Mais comme le précise Stella Tiendrebeogo, psychologue, dans le dernier épisode du Podcast « Miroir miroir » il faut concerver un certain sens critique de ce que l’on nous donne à voir sur les réseaux. Et surtout il faut réussir à prendre un peu de recul sur les chiffres (nombre de j’aime, nombre de personnes qui me suivent, statistiques pour les comptes pro…).
Pas évident.
Surtout que certaines études ont montré l’effet addictif des « j’aime » et il me semble que ça a à voir avec la libération de dopamine mais je te laisse chercher.
Faut-il arrêter les réseaux sociaux ?
Pas forcément.
Par contre réfléchir vraiment à tout ce que ça implique ça oui c’est fortement conseillé.
Ne pas oublier que la beauté est une construction sociale (je te conseille vivement l’écoute de l’entièreté du Podcast « Miroir miroir » ou la lecture du livre « Beauté fatale » de Mona Chollet si tu en doutes).
Comme je te l’avais dit dans le premier post de ce compte j’ai longuement réfléchi avant de l’ouvrir et surtout à ce que j’allais proposer comme contenu. Pour moi c’est un acte politique fort et j’espère me tenir à mon impulsion de départ.
Du coup j’aimerais mettre les pieds dans le plat et poser la question qui fâche :
Le yoga doit-il être beau ?
« Tout le monde ne peut pas faire une posture parfaite, mais tout le monde peut faire un jolie posture. »
Voilà une phrase entendue lors d’un workshop (ou était-ce une retraite ?). Je tiens à y revenir parce qu’à l’époque c’est quelque chose que j’ai intégré sans trop me poser de questions.
Ça me parlait beaucoup. Si c’est pas parfait, ça peut être joli, je peux adhérer à cette idée.

Oui mais non (en fait…).

La première c’est : Mais finalement qu’est ce c’est une « jolie » posture ?
Est-ce que c’est une posture gracieuse ? Est-ce que c’est une posture qui s’est pomponée avant de venir ? Bakasana avec du rimel ?
Quand on y regarde de plus près une « jolie posture » ça se réfère forcément à un œil extérieur et donc à une validation selon des critères liés à une norme en vigueur.
Du coup, si on s’en tient à cette définition, on en revient à une approche binaire du monde (c’est joli OU c’est pas joli) et finalement ce qui avait un potentiel libérateur peut s’avérer être limitant.
Si ce n’est pas parfait ET qu’en plus ce n’est pas joli… Faut-il arrêter le yoga ?
Malaise = Opposé de ce qu’on voulait.

C’est la même chose pour la posture parfaite. Qu’est-ce qu’une posture parfaite ?
Est-ce la posture avec les ajustements décrits dans une des bibles du yoga ?
Est-ce l’image de la posture que renvoie un livre de yoga ?
Est-ce la posture dans laquelle me met le prof lors d’un ajustement ?
La perfection d’une posture est toujours définie par rapport à une norme en vigueur (un répertoire de postures, les fameux asanas, dans le cas du yoga).

Alors, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Bien sûr que les enseignants de yoga sont bienveillants et prônent le respect des limites du corps. Mais dans les faits, les mots « ajustement » et « alignements » sont toujours de la partie (moi la première), cela pose encore et toujours la question de la norme (ou de la forme si vous préférez)… Mais j’en avais déjà un peu parlé, mais je trouve que ce point en particulier demanderait tout un chapitre à lui tout seul.

T’es-tu jamais retrouvé dans cette situation en tant qu’élève où lae prof exécute un mouvement ou un enchaînement avec grâce et toi tu regardes avec les yeux écarquillés en disant tout « Waaa c’est beau » et dans ta tête il se passe ça « Je ne serais jamais capable de faire ça. » et/ou « Je vais tout faire pour réussir cette posture. » Ensuite lae prof dit quelques phrases au choix comme « Ne vous comparez pas aux autres » ; « Soyez bienveillant.e avec vous-même. » ; « Ça passe peut-être pas aujourd’hui mais avec la pratique ça viendra. »

Alors je vous mets le disclaimer tout de suite, je me met dans le lot et j’ai très certainement moi même prononcé ces phrases.

Je trouve qu’il y a quelque chose d’un peu contre productif dans ce rapport regardé/regardant. Ça génère du stress et des réactions de l’égo des deux cotés et ce même si ce n’est pas du tout l’intention de base.

Mais alors comment faire ? Je ne sais pas mais je creuse un peu plus dans cette voie à chaque week-end de formation chez Namaha et j’ai hâte de retrouver toutes les femmes qui m’accompagnent sur cette route ce week-end.

Naviguer vers plus d’humilité.
Regarder vers son répertoire intérieur avec joie et découvrir que tout est là.