
Pour revenir un peu sur le sujet lancé il y a 4 posts de cela, je réfléchi sur la question des émotions (et de leur gestion) .
À quel moment de l’enfance il n’est plus acceptable d’exprimer ce que l’on ressent et où il faut commencer à masquer ce que l’on ressent pour ne pas déranger les autres. Ça fait partie du vivre ensemble.
On nous enseigne super bien comment masquer mais par contre on ne nous dit jamais quoi faire avec nos émotions. Du coup ben on les mets sous le tapis avec les autres.
J’imagine qu’à force, le fameux tapis est perché sur l’équivalent de l’himalaya émotionnel et que vers la trentaine ça commence à sacrément pourrir là-dessous rendant parfois impossible de contenir tout ça. On pète alors des câbles au boulot et arrivent dépressions et autres burn out. Et on culpabilise, « M’enfin je ne comprends pas pourquoi je suis déprimé.e j’ai pourtant tout pour être heureu.x.se. »
On a peut-être « tout » mais il nous manque souvent la clé de l’essentiel.
Comment faire pour devenir un.e adulte en harmonie avec ce qu’iel ressent (et avec les autres) ? À quel moment j’ai loupé la classe qui enseigne cela ?
La réalité c’est que l’école n’enseigne pas cela (et cherchez pas, on enseigne cela nul part). Je dirais même que ça serait plutôt l’inverse. On enseigne pas la coopération mais la compétition (coucou cher système de notes). On nous bourre le mou de choses inutiles sans jamais nous enseigner comment vivre ensemble.
Alors que toute notre enfance on apprend qu’être lae meilleur.e est un but en soi (et que pour cela il faut que d’autres soient moins bons), comment dans ces conditions ne pas devenir ces adultes toujours frustré.e.s de ne pas avoir assez, de pas avoir la plus belle voiture, la plus belle maison, le travail le plus important… Et donc comment dans ces conditions réussir à créer des liens sincères avec les autres si on est incapable de pouvoir se réjouir pour eux sans en prendre ombrage… Tu le connais ce proverbe « Mieux vaut faire envie que pitié ».
Comment se sortir de cet aspect compétitif qui nous poussera constamment à parler des trucs cool qui nous arrivent et de passer sous silence le reste.
Mais cela dit quand on se confie quand ça ne va pas, on peut aussi en arriver à savoir qui va le moins bien (et a le plus de raison de se plaindre), qui est lae plus stressé.e (non mais ça c’est rien, moi à mon boulot c’est pire…) quoi que l’on fasse, c’est toujours la surenchère. Bref nous les humains avons cette fâcheuse tendance à vouloir toujours tout ramener à nous (pas la peine de culpabiliser hein, on le fait tou.te.s).
Comment recréer du lien entre les êtres humains ?
Il me semble que c’est Mathieu Ricard qui disait dans le recueil « 3 amis en quête de sagesse » que pour écouter vraiment l’autre et développer une qualité d’écoute de l’autre, il fallait juste se contenter d’écouter et de ne pas être en train de réfléchir à la réponse à apporter à ce qui est en train d’être dit. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de faire ça mais vous verrez que c’est plus difficile que ça en a l’air.
Mais pour en revenir aux émotions, il me semble déjà que pour pouvoir créer des vrais liens affectifs avec les autres, ils seraient bon de se pencher un peu sur la montagne émotionnelle sous le tapis. Reconnaître qu’elle est là, c’est déjà faire un pas vers soi et par extension vers les autres également.