J’aime regarder mon fils s’émerveiller de petits détails que je n’avai pas remarqué.
Ça m’a toujours fasciné cette capacité qu’ont les enfants de se réjouir de choses anodines pour nous.
Je me reverrais toujours un matin, alors qu’il devait avoir 3 ou 4 ans, ouvrir la porté d’entrée pour sortir et m’exclamer « Oh merde ! » parce que je venais de me rendre compte qu’il pleuvait des trombes d’eau. Et j’ai entendu mon fils se réjouir en écho « Youpi il pleut, je vais pouvoir prendre mon parapluie ! »
À quel moment on perd ça ?
J’ai l’impression que ça a à voir avec l’acquisition de la notion de temps qui passe.
Le découpage du temps par les humains et un outil tout à fait fascinant. Secondes, minutes, heures, journées, semaines, années… Quelle invention ! Pouvoir acter du temps qui passe, c’est essentiel.
Mais quelle contrainte. Le prix à payer est énorme.
Qui n’a jamais prononcé cette phrase « Il me faudrait 48h dans une journée pour m’en sortir. » Qui n’a jamais rêvé de pouvoir se dédoubler ?
Quand mon fils c’est réjouis pour la pluie, c’est parce qu’il habitait son présent. Il pleuvait, il allait pouvoir prendre son parapluie préféré et sauter dans les flaques. Si j’ai trouvé ça chiant, c’est parce que je n’avais pas pu anticiper le temps que la pluie allait rajouter à mon parcours maison-crèche-boulot, parce que je savais qu’il faudrait changer de manteau, de chaussures et sauter dans chaque flaque que l’on trouverais sur le chemin menant à la voiture.
En réalité rien de bien grave si on prend le temps d’y penser. Mais malgré tout il me semble que cette course effrénée derrière chaque seconde qui passe est une tannée dont l’humanité aurait pu se passer, surtout en cette période de fin d’année.
C’est décidé mon maître mot à moi pour 2020 est : RA-LEN-TIR.