C’est marrant comme le confinement met en lumière certaines choses.
Toutes les petites contradictions de tout le monde.
Vous le savez si vous me lisez régulièrement que la manière dont les gens créent du lien et interagissent ensemble me fascine. Ce confinement n’échappe pas à la règle et je trouve ça réellement fascinant tout ce qui se passe.
Actuellement on est capable de reprocher à quelqu’un un comportement dans une phrase et d’avouer avoir ce même comportement quelques phrases plus tard.
Clairement le jugement des autres est un des grands sports du moment. On juge ceux qui sortent. On juge ceux qui ne sortent pas. On juge ceux qui portent des masques. On juge ceux qui ne portent pas de masques. On juge ceux qui se font livrer. On juge ceux qui ne se font pas livrer… Je pourrais continuer comme ça des heures. Moi je juge ceux qui jugent comme ça c’est réglé la boucle est bouclée.
On s’inquiète pour les autres et on s’inquiète qu’ils ne s’inquiète pas de nous.
Et on continue de juger.
Finalement, qui a vraiment pris de mes nouvelles pendant ce confinement ?
Qu’est-ce que ça veut vraiment dire de notre relation ?
On juge, on juge (petit indice, ça ne veut rien dire en fait).
On se rend compte que certaines relations ont changé de statuts. On évoluées différemment. C’est OK. La vie est faite de changements perpétuels. Rien n’est figé dans le marbre.
Ça n’empêche pas la nostalgie parfois.
Ce confinement a fini de me convaincre que ma famille et moi sommes de grands solitaires avec peu de compétences sociales. Il doit y avoir un truc dans nos relations avec les autres qui nous échappe un peu. Quelque chose qu’on fait mal. On est pas méchant hein, mais je crois que parfois c’est l’impression qu’on donne. Ou qu’on s’en fout peut-être… C’est pire. Alors que ça n’est pas le cas. On en a conscience, c’est déjà pas mal.
Et puis il y a les réseaux sociaux. Place ultime du grand jugement des autres.
Maintenant je comprends pourquoi il faut tricher et avoir l’air parfait en permanence sur les réseaux sociaux. Parce que si on ne le fait pas, on sera linché sur la place publique au moindre faux pas.
Mais alors à quoi bon exister si on peut jamais vraiment être soi-même ? La frontière entre le masque social du vivre-ensemble et le masque qui empêche d’être soi-même est mince.
Pourtant, la vie online apporte son lot de joie et de soutien (tu te reconnaitras) et juste pour ça, ça vaut le coup d’y rester. ❤️
Alors je sais que je radote mais est-ce qu’on ne pourrait pas trouver le moyen de se lâcher un peu la grappe histoire de pouvoir créer de vrais beaux liens et pas juste des liens de peur du jugement des autres ?
Le pavé est lancé dans la marre : peur.
C’est la peur qui nous amène à juger les autres constamment. La peur d’être malade, la peur de mourir, la peur de manquer…
C’est aussi la peur qui nous empêche d’être nous même. La peur d’être jugée, la peur de ne pas être aimé, la peur d’être rejeté…
La peur.
Quoi qu’on veuille bien en dire c’est elle qui mène le monde en ce moment (et aussi très souvent hors confinement). La peur.
Tant que nous aurons peur nous jugerons. Tant que nous jugerons nous serons incapable de créer ce lien et ce vivre ensemble apaisé dont tout le monde rêve.